Violence sacrée


Il y a, au cœur de l’homme, une violence sacrée dont l’étrangeté dérange jusqu’au moi le plus profond. Pourvu qu’il la détecte, pourvu qu’il s’en inquiète, il en ressent la pointe dans l’arrière-douceur d’une ascèse souveraine. Les larmes aussitôt lui viennent. La joie incompréhensiblement s’y mêle. C’est comme la caresse d’un coin de drap un peu plus haut que l’autre, comme la lumière dans le regain d’un feu de braises.

Dans la haute solitude d’un manoir enchanté, l’homme perçoit sa dignité sous les vitraux d’un soir sublime. Tant de grandeur le submerge. Tant de splendeur l’élève. Mais toujours, un petit pli lui reste à l’âme, un froissement, un chiffonnement à même la soie intime. C’est ce frisson qui sauvera le monde, comme d’une seule vague vient s’embraser la mer, comme d’une simple brindille jaillit l’ébriété divine.

Toujours fragile, le bonheur reste suspendu à la raréfaction des hauteurs. Sitôt lâchée, la colombe hisse sa blancheur aux effusions du couchant. Les larmes aussitôt me viennent. La joie incompréhensiblement s’y mêle. Mille chatoiements s’égaillent en beautés scarifiées.

Il y a, au cœur de l’homme, une violence sacrée dont l’étrangeté dérange jusqu’au moi le plus profond. Pourvu qu’il la détecte, pourvu qu’il s’en inquiète, il en ressent la pointe dans l’arrière-douceur d’une ascèse souveraine.

Quand enfin l’apaisement vient avec la nuit,
le ciel s’est échappé dans les ruisseaux
d’un lait tendre et familier.