Musique


Il est une musique formée au noyau même de la fragilité.
Regardez le Soleil : c’est lorsqu’il déchire son âme
qu’il épanouit toutes les ressources de sa beauté.
C’est lorsqu’il liquéfie le jour
qu’il atteint aux vertiges de nos abîmes introvertis.
Il brûle dans la respiration du sensible,
il répond à la dilatation d’une espérance folle,
celle de l’homme criant son étrangeté sacrée,
celle de l’homme perçant l’échéance des horizons impénétrables.


Il est une mélodie qui déclenche les eaux d’une souffrance à peine voilée.
Que de faiblesses s’ordonnent au miracle d’une aube balbutiante !
La tendresse se livre nue sur la peau même de la clarté.
L’intime se rend dans la confiance humide de sa douceur.


Toujours émue, la larme d’une intelligence friable se mêle aux lèvres sous les rires.
Dans l’allégresse de quelques notes, le corps soudain s’allège
et reçoit l’onde d’une profusion en héritage.
Le ciel s’étire dans la mélancolie des ombres,
la nuit s’endort dans la consolation
d’une gestuelle
blanche.


Et la musique.
Et la douleur.
Et la musique peu à peu s’apaise
comme une douleur enfin accordée
à ses silences.