De profundis


L’homme de courage affronte la vérité sans jamais l’affubler de naufrages.
Il creuse jusqu’à l’humilité une terre toujours en sang.
Il malaxe, il pétrit, il triture entre ses doigts la glaise rouge.
L’effervescence soudain le gagne d’une résurrection enfin possible.


L’homme de vérité affronte la vie sans jamais répudier ses racines.
L’éclair parfois le frappe d’un rire enfoui depuis les âges.
Son corps s’embrase sous les arpèges d’une enfance réincarnée.
Et le prodige se lève d’un chant qui fait éclater
le ciel en lumière,
la mer en pluie,
l’orage en vagues.


L’homme d’humilité atteint sa vérité attelé nu à sa destinée.
Il chérit l’aube qu’il débusque au rebours de sa chair.
Il couvre sa fièvre bien-aimée d’un baiser affamé de splendeur.