L’homme qui écrit


L’homme qui écrit a le regard divisé et l’espérance en sang


Il ne cherche que la semence du jour dans l’énigme du ciel
Mais il lui faut communiquer l’incommunicable
Happer la splendeur en fusion
celle qui déboîte les crépuscules
celle qui affole la mer sur ses ergots d’écume


Un homme est descendu dans les profondeurs de sa nuit
Un homme s’est dépouillé dans l’érosion de ses habitudes
Il s’est jeté nu dans la brûlure du silence


Et le langage l’a pris à la peau
Et son âme s’est mêlée au poème


L’homme qui écrit a l’éclat du sel aux pupilles
Il traverse sa vérité dans un bonheur au-delà de toute providence