C’est une femme


C’est une femme qui est sortie nue de la mer.
C’est une femme qui est sortie vivante de la douleur.
Et debout face aux vagues,
Et debout face aux vents,
Sa chair traverse l’enfance heureuse des jours.


Le visage aux yeux grands ouverts
Tend l’une et l’autre ses joues brûlantes.
C’est une femme qui danse face à la mort,
Un cri qui cogne
Contre le mur blanc des âges,
Contre les ans.


C’est l’émotion qui pleure
dans l’éclaircie du geste.
C’est l’âme en transe
Qui se rapproche du pardon,
Qui se rapproche
du clapotis
de son enfance.


C’est une femme qui danse
Et son corps dans le noir
Embrase un souvenir,
Torche dans le ciel,
Etoile à fleur de peau
Dans les indices du vivant.


C’est une femme sortie nue de la mer.
C’est une femme sortie brûlante du temps.
Et debout face aux vagues
Et debout face aux vents,
C’est l’enfance qui s’efface
Dans la chair muette des douleurs.