Extrémité

Il existe une fragilité extrême qui se love au cœur même du Sublime.

Regardez le Soleil.
C’est lorsque le crépuscule le déchire
qu’il convoque toutes les ressources de sa beauté.
C’est lorsque mille spasmes le dissolvent
qu’il atteint au vertige de ses abîmes introvertis.
Il saigne et palpite sous la respiration du sensible.
Il répond rouge à la dilatation d’une espérance folle,
celle de l’homme qui crie son étrangeté charnelle,
celle de l’homme qui liquéfie son âme.
Dans l’échéance d’un soir inestimable,
les battants s’ouvrent d’une souffrance à peine voilée,
les horizons pleurent leur longueur démantelée.

Il existe une fragilité extrême qui se love au cœur même du Sublime.

Que de faiblesses annoncent au ciel l’exaltation d’une nuit nouvelle !
L’intime prospère
dans la confiance humide de sa douceur.
Sous le pinceau de sa patience,
une fièvre blanche suspend
le grain des étoiles.
Vidé de ses gestes,
l’homme soudain s’allège
et reçoit son corps en héritage.
La pesanteur se disloque
dans un long frisson
d’avance accordé à sa gloire.

Il existe une fragilité extrême qui prend feu au contact même du Sublime.