Jour 11



Minuit sans sommeil.
Pèlerin solitaire, je viens encore contempler la mer.
L’eau propage ses écailles de lune.
L’horizon borde le lit d’une ultime destinée.
J’adresse mille regards aux lumières suspendues.
Sentinelles éclatées, les crêtes s’étagent à l’infini.


Comme une larme échouée, mon rêve accoste à ses rives.
Dans la nuit qui vire à l’énigme,
les étoiles ont colonisé
la voûte ensemencée.
L’immensité distille sa rumeur cristalline.
Il faut reprendre corps au seuil de son âme.


Je remonte sur le pont déserté.
Autour de moi palpite comme une réverbération de femme.
Le ciel est retourné à sa genèse.
L’écume a triomphé du temps.


Une griffe de joie m’intronise dans l’ascèse du sublime.