D’après l’Angélus de Millet



Tu n’interrompis pas, Seigneur, la pesanteur sur la terre des hommes.
Tu n’interrompis pas la terre
Tu n’interrompis qu’un lourd labeur pour le labour d’une autre terre.


Et la campagne est vaste, Seigneur,
Comme le ciel
Qui tantôt cache ses couleurs
tantôt les pleure.
Et la terre est belle
Comme l’humilité qui la travaille
Comme le printemps qui la délivre.


Cet horizon couché dans sa patience
Cette prière levée dans ton silence
Sont le foyer où terre et ciel se mélangent.


Bientôt le soc dans son sillon
Bientôt le souffle sur la terre
Célébreront l’épi d’une souveraine métamorphose.