Ophélia



Au gré d’une joie ineffable, Ophélia,
vous flottiez nue dans mes arpèges solitaires.
Mêlée d’amour au point de me comprendre,
vous dériviez parmi les joncs.
Nul lac jamais ne revêtit votre parure.
Vos papillons s’envolaient dans mon esprit malade.
Et nous étions fondus dans une larme.


Douce et si blanche,
votre beauté m’ensevelissait dans ses étreintes.
Vous fûtes la rédemption.
Vous fûtes la récompense.
La divinité rajustait vos cheveux profanés.
La pensée débarrassée,
l’homme vaincu glissait sous vos phalanges.
Et nous étions intègres et sans méfiance.


Flanquée d’immortelle splendeur,
votre âme ainsi fut emportée
dans un brasier d’eau vive.