Gloire





Etre homme, n’est-ce assez pour la gloire du poète ?


Son art à servir, c’est la tâche qu’il ne délèguera jamais à la lumière.
Sa dignité est dans les ronces mêmes de sa discrétion.
L’étoile est son signe.
La nuit qu’il affronte séquestre
ses démons de souffrances.


Car tout le drame est là :
le bonheur est un contresens.
Le Soleil n’y côtoie que son double précaire.


L’homme n’est grand que déserté.
Sa part d’ombre, voilà ce qu’il faut comprendre
et respecter.


De son tourment s’élèvera
la voix du poète
enflammé nu contre les vents.