Tache




Il ne décide rien.
Il ne réclame rien contre le ciel livide.
Mais il désigne cette tache
comme l’enfermement de la douleur.
C’est là bien peu de chose,
mais comment évoquer autrement la distance ?
Comment consoler la lumière ?


Dieu, qu’il est long qu’un mot se désagrège !
Qu’il est lent à sombrer dans sa transparence !
Il s’étend sur la page,
dans une totale liberté posthume.
Ses frontières l’affranchissent.
Ses frontières l’exonèrent.


Et le poète reste là
Avec son art essentiel
Avec son art dérisoire
Et ses doigts calcinés.

Il a fini d’écrire.

Il n’ose pas comprendre.

Il a livré le ciel à l’urgence des couleurs.