Equilibre



Le besoin d’écrire concentre les deux pôles
les plus éloignés de notre conscience :
l’intime et l’univers.
C’est étrange comme ce déséquilibre premier
nourrit notre équilibre essentiel.
L’intime se nourrit du cosmos,
il s’imprègne de l’horizon qui si fortement l’interpelle,
si justement l’assimile.
Et cette connivence, cette résonance sont tout autant
notre fragilité nourricière que
notre patience créatrice.


L’infini a besoin du fini pour prendre pied.
L’illimité ne prend sa mesure qu’à l’aune de l’infime.
Seuls l’incomplet, la maladie ou l’erreur peuvent s’émouvoir
des poussières du hasard,
du cataclysme des soleils.
Et l’immensité serait creuse et vide
sans ce témoignage
d’un long regard d’enveloppement.


Homme, ta puissance, ta beauté sont celles mêmes que tu sers.

Ta grandeur est celle pure
qui résout ta prodigieuse infirmité.