Sonnet pour un Peintre



A Rudi Pillen



Quand plongeant dans nos âmes son regard de géant
Le Peintre émerveillé croit saisir le bonheur,
Il retrouve l’extase des Premières Couleurs
En fixant sur sa toile ce Tout né du Néant.


Si parfois assoiffés nous rêvons d’océans
Et cherchons au lointain notre paix intérieure,
C’est lui qui nous rejoint dans le remous des heures.
Il n’est point d’horizon à son Art suppléant.


Et si dans un frisson de ferveur désarmée
Il voit s’étendre une ombre sur nos légèretés,
Il se met à trembler – c’est sa façon d’aimer.


Mais le pinceau distrait œuvrant à sa mémoire
Ne peut dissimuler sa vraie naïveté,
Juvénile espérance que lui rend son miroir.