Marine



Est-ce toi, ô mon âme, qui t’épands sur la mer ?
Est-ce toi, ce regard descendu des collines
Qui fuyant cet empire où le Soleil décline
Lentement se déchire dans un tumulte amer ?


La houle douloureuse, le cri de l’Univers,
Les accents égrenés de ta voix cristalline,
Tout vient exaspérer dans la vague saline
Comme un chant épanché d’un coeur à découvert.


Mais les flots refoulés que le vent fait gémir
L’impassible rumeur où Dieu semble dormir
Disent notre mystère, et je crois reconnaître


Au murmure étouffé d’une vie dans la mort
Au remous, ô mon âme, de ton propre remords
Ce fragment d’infini qui proclame nos êtres