Larmes



Quand à bout de larmes, de visage, vous ne verriez plus que la faille, la douleur mystérieusement qui fortifie,


Quand après avoir traversé les méandres, les souffrances, vous saisiriez le ciel dans l’éblouissement arrêté par la mort,


Quand vous ne penseriez qu’au corps au bord de l’abîme, au corps qui tombe et trouve dans sa chute même l’accomplissement de son plus haut désir,


Quand vous embrasseriez la mer dans sa pureté cerclée, la mer lourde et chaude qui gonfle ses écailles dans un grouillement d’aise et de bulles sur sa peau extravertie,


Songez, les yeux mi-clos, à l’infini qui germine, à l’infini qui commence…Et là-bas, par les marées prochaines, alllez où vos serments s’allument. Plongez à même la chair où le divin procède de la rayure du monde.


Réfutez l’écrasement, les sarcasmes, refusez l’instruction d’une courbe trop faible. Que rien ne vous distraie qui n’aille d’abord à l’homme. Et de la berge nécessaire, arpentez le lit qui se doit d’être creux pour accueillir l’orage.


Ô frères du même supplice, vous serez justes et admirables quand votre douleur à hauteur d’âme enfin s’accordera à la mesure de votre poème sidéral.