Douceurs



Il est des douceurs dont l’avènement déchire toute l’âme. On ne sait pas trop comment elles arrivent. On ne sait pas d’où elles procèdent. L’aube d’une caresse immense vient se lever au plus profond de notre être. Un souffle nous balaie de son intimité. La patience défait les gestes lents de la chair fatiguée.


Un état second, une chaleur souveraine infiltrent maintes strates inconnues. Puis le noyau dur, le socle premier soudain s’écaille et s’effondre. Sans qu’on n’y ait pris garde, sans que l’intelligence n’y soit préparée, voici que le ciel ruisselle par lesyeux du coeur. Et cette pluie nous allège comme une béatification, comme une rédemption, comme une indulgence.


Il est des douceurs dont l’éblouissement confond toute l’âme. Il s’agit de se soumettre à l’orage. Il s’agit d’héberger en soi le patient travail d’éclaircissement. Atteler sa confiance aux échelons du jour. Accueillir sur la peau l’effusion du vent.


Le corps déposé est un parfum qui s’élève et s’étend.