Celui qui...



Celui qui, vraiment, a fait le vide dans son esprit,
celui qui a fait le vide dans son esprit par son corps,
celui qui s’est défait de sa posture, de sa lourdeur, de sa raideur,
qui a renoncé à sa prestance, à ses pouvoirs, à ses lauriers d’intelligence,
pour se laisser vivifier par le désir le plus pur,
pour se laissser pétrir par une volonté suprême,
celui-ci trouve sa vie dans dans la densité de l’être,
celui-ci trouve son être dans l"immensité de vivre.


Cette expérience du moment pleinement accompli, il ne la vit qu’une fois parce qu’il la vit toujours. Il ne la vit qu’une fois tant elle se confond avec l’essence même de son existence. Car vivre ne lui est rien d’autre que d’accueillir l’être dans ses strates, ses mouvances, dans la gestation des possibles et l’apesanteur du temps. Droit comme une colonne, c’est sans passé qu’il embrasse la sublime majesté du réel.


A la lisière de son corps, celui qui a trouvé sa vie aura toujours une aube à annoncer au Soleil.