Lune


Lune.
Minuit de la pensée.
Regard dans la lumière de l’après-monde.

Dans le ciel qui tend la nuit, la blafarde est reine de la rondeur des songes.
Sa froide beauté dérange le silence de la raison endormie.
Le vent ne rend qu’un souffle distribué entre les corps.

Je me lève et j’observe l’obscur qui libère son essaim de prières.
Je respire cette douceur qui dissipe les complications de mon être.
Qui suis-je à présent ? Voici le premier homme au sein des solitudes.

J’écris. La clarté mouille le ciel de ses larmes de lait.
L’éternité s’est retirée du temps comme la mer de ses cristaux de sel.
La joie n’est jamais refusée à qui s’émerveille du voyage de son âme.

Retour au lit. Retour au chaud.
Dans le noir sidéral, le miracle de la Lune enfante l’immensité.
Voici qu’à travers la fenêtre enchantée pénètrent mille étoiles.

Mon corps heureux s’efface comme un parfum oublié de sa fleur.