Où l’âme s’épuise


Mon Dieu
Où l’âme s’épuise est la vérité de la terre
Où l’âme s’ébrèche est l’humilité de la terre
La main qui creuse les doigts en sang humidifie l’humilité de la motte assoiffée
Et cette douleur dans l’épaisseur de la terre traversée
Mon Dieu ! L’humilité dans l’épaisseur de la terre traversée


La durée de l’éclair, c’est le ciel à la limite de tomber
Le ciel rompu dans son attente même
Le bleu incisé pour l’implant du Soleil
Et je vous jure que l’âme me brûle
quand mes yeux abandonnent à la terre les preuves de leurs insomnies


Cette chose pure, cette chose nue, c’est l’homme à l’aune de sa tragédie
L’homme au foyer du sublime
La preuve pure, la preuve nue de l’existence
Immense dans sa dignité transportée
Et cette solitude à tâtons
Mon Dieu, cette solitude arrachée à la terre scarifiée


Et l’eau heureuse bientôt baptisera l’odeur de la terre traversée
Et les sillons bientôt se combleront du ciel qui s’oublie
L’eau dans le vent cédera sa caresse insensée
Comme un corps amoureux dispense sa douceur
Oui comme un corps impose le monde au corps qui l’exauce