Bains (3)

L’eau qui enlève et pétrit le corps - et toute la vie s’épanche là !

La chaleur déchire ces nœuds angoissés. Confiance rouge, le pur aux lèvres des sourires. Partout, la chair s’est détendue. Les heures ont desserré leur emprise.

J’intègre cette fluidité qui rêve sur mes flancs.

Toi mon corps, mon simple, mon pauvre moi-même - toi cette errance de muscles, de fatigues, de vertiges - toi qui penses et ne penses pas - vis et meurs en deux battements d’attente disloquée !

Glisse. Brûle.
Rejoins cette eau,
deviens cette divine transparence.

C’est donc ça, l’âme ? Ce qui persiste quand le corps a disparu,

quand le corps s’est laissé engloutir
dans une paresse à fleur de chair.